Fantasmes de villes d’art aimées, ruines d’architectures émues ; la promenade del Balzo se glisse au vent des cuivres, à la recherche des paradis perdus ...
Et de sa mémoire confondue. Instrument de ses songes aux villes invisibles, les oxydations lui sont irrésistibles : la lame lui souffle Italo Calvino. Originaire de Chypre, sacré à Byzance, de l’Antiquité des arts aux sacs de l’Italie en souffrance, le cuivre fait relique. Le support embrase mémoire, imaginaire et décor. Vénus, l’appellent les chimistes, pour sa fusion des corps ! De l’Histoire au biblique, du physique au mystique, le feu gagne la plaque comme un destin tracé : elle conduit la chaleur en spectres violacés. De douceur et beauté, la symbolique crame : le métal est létal, la douceur émoussée, beauté paradoxale des souvenirs brûlés. Et nos yeux aveuglés. Silhouettes minuscules en forêts d’arbres immenses, ruines d’architecture aux incendies qui denses, fantômes de Pompéi ou d’autres vies tragiques, sur le support doré se réécrit l’iconique : le rythme du pinceau libère le pouvoir de l’image analogique, et transmue le cuivre en or. Lorsque le Mal est délicieux, le métal se fait précieux. C’est là le parfait court-circuit poétique décrit par Léopold Sédar Senghor.